par Angélique Arnaudon, Adhérente REV région PACA – Crédits photo Kamil Macniak
Du 9 au 16 juillet 2018, se tiendra à Bordeaux, capitale de la région la plus taurine de France, une exposition intitulée: «L’autre réalité de la corrida». Organisé par la FLAC, la Fédération des Luttes pour l’Abolition des Corridas (1), cet évènement soutenu par le REV a pour ambition de montrer le visage sombre d’une tradition en plein déclin à travers le monde.
«Est ce que ce monde est sérieux?» interrogeait Francis Cabrel dans son emblématique chanson «La corrida» écrite en 1994 et toujours dans les mémoires. «Cette chanson a été un déclic pour moi», explique Fabien, militant anti corrida depuis plus de 15 ans. « J’avais 12 ans quand je l’ai entendu pour la première fois, et j’ai été bouleversé. Je ne pensais malheureusement pas que plus de 20 ans plus tard, la corrida serait encore présente en France .»
Comment se situe la France aujourd’hui face à la tauromachie?
Pour Thierry Hely, président de la FLAC, il n’y a pas de doutes, elle est en plein déclin. «Seuls 10 départements organisent encore des corridas, et les arènes peinent à se remplir. Et c’est comme ça un peu partout dans le monde», explique t-il. Mais il faut continuer à mobiliser le grand public, d’où l’organisation de l’évènement de juillet prochain à Bordeaux.
La corrida radiée du patrimoine culturel en France
Si le Chili, l’Argentine, Cuba et l’Uruguay l’ont interdite, la France n’a pas encore emboîté le pas à ces pays d’Amérique du sud. Cependant, pas à pas, certaines avancées sont à souligner.
En 2016, la corrida a été définitivement radiée par le Conseil d’Etat du patrimoine immatériel culturel français. Une avancée considérable pour tous les organismes visant son abolition à terme et qui remet sans aucun doute en question la légitimité invoquée de sa pratique existante.
Si la corrida n’est plus considérée aujourd’hui comme une culture et une tradition française, pour quelle raison doit elle continuer ? Selon le dernier sondage IFOP (février 2018) pour la fondation 30 millions d’amis, 74% des français sont favorables à l’interdiction de la tauromachie. Il n’y a donc plus beaucoup de raisons de vouloir maintenir à tout prix une tradition cruelle et démodée.
Des écoles taurines en France pour former des enfants
«L’un des objectifs de cette exposition sera notamment d’informer le public sur le scandale des écoles taurines. Tout le monde ne connait pas forcement leur existence » poursuit Thierry Hely.
Les plus actives de ces écoles se trouvent à Arles, Béziers, Nîmes et Cauna dans les landes. De jeunes enfants, parfois de moins de 10 ans, sont formés pour s’entraîner sur des veaux, les torturer et les mettre à mort.
«Des images d’une grande violence circulent d’ailleurs sur internet. On peut alors y voir de très jeunes enfants, des petits toreros de divers pays, s’entraînant sur de très jeunes taureaux» explique le président de la FLAC.
Une loi interdisant l’accès des arènes aux mineurs
Si l’organisation des nations unies (l’ONU ) souhaite interdire le spectacle de la corrida aux mineurs, il existe aujourd’hui en France des projets en ce sens. Par exemple, le député Michel Larive (LFI) a récemment déposé une proposition de loi visant à interdire l’accès aux courses de taureaux aux mineurs de moins de 14 ans.
Un premier pas vers l’abolition de cette pratique d’une rare violence, qui banalise la torture, la souffrance, ainsi que la mise mort d’un animal. Ce que bon nombre de pédopsychiatres dénoncent formellement…
La corrida pose véritablement problème, et est d’un point de vue moral inacceptable.
C’est pourquoi le REV annonce clairement dans son programme la volonté d’abolir sans transition tous les combats d’animaux non humains. Comme le disent les paroles de fin de «La corrida» : «Je ne pensais pas qu’on puisse autant s’amuser autour d’une tombe …»
(1) La FLAC, organisme très actif, compte plus de 45 membres d’honneur célèbres.
De Michel Onfray à Gisèle Halimi, en passant par Aymeric Caron, beaucoup d’intellectuels et d’artistes sont fermement opposés à la corrida en France.
par Angélique Arnaudon, Adhérente REV région PACA
Tolérer la corrida et interdire le viol parait bizarre. La corrida est une forme de sadisme.
Bonjour,
Je suis double national et je suis né dans un pays où cette monstruosité n’existe pas. Je ne comprends pas pourquoi les représentants de l’assemblée nationale ne bannissent pas une fois pour toute cette ignominie. Mais que le centre gauche fasse quelque chose. Appelez tous leurs élus, il y en aura bien un dans le paquet qui mettra ce problème sur la table. Si 70% des français ne se reconnaissent pas dans cet odieux spectacle, il devrait bien y avoir 51% des membres de l’assemblée qui ne s’y reconnaissent pas plus que la population qu’ils représentent.
Les Ruffin, Mélenchon, Autain & Cie… Allez! Faites votre job ou faites place à la démocracie.
Cordialement
démocratie !!! Rooohhh quelle horrible faute. 🙁
Bravo pour cette publication. J’étais un “aficionado”, et depuis plusieurs années, je me suis écarté de cet environnement. Il suffit de l’un d’entre nous ! oui de l’un d’entre nous pour que la prise de conscience démarre. Parmi ces “l’un d’entre nous”, je retiendrai aujourd’hui la position de André-Joseph Bouglione et son projet de cirque sans animaux. Oui, c’est possible. Mon parcours est celui d’un fils de déporté engagé dans un travail de mémoire historique. Ce parcours m’a préparé certainement, par respect indéfectible au vivant, à ce virage irrémédiable que je consolide par mon engagement à lutter contre le lien implicite de la presse régionale (Journal Sud Ouest) avec le “mundillo”, le milieu taurin. Je connais leurs codes, leur langage, et il apparait clairement que ce milieu vascille. La preuve, la création d’un “Conseil international de la Tauromachie”, qui n’est rien d’autre qu’un lobby. Alors visons dans nos actions les hommes décideurs de notre république. Ils faut les aider à comprendre, et soutenir ceux qui ont peur de prendre position contre la tauromachie. Toutefois, je préconise une action en douceur car il ne faut pas oublier ou minimiser par exemple l’impact culturel, littéraire, pictural, etc…de la tauromachie. Il faudrait un accompagnement de cet univers, dont la loi sera partie prenante. On peut imaginer une activité taurine sans toro. Oui cela existe. C’est le toréo de salon. Une manière de donner une sorte de gage aux aficionados qui seront perdus face aux décisions à venir. Une manière de ne rien oublier non plus de ce que l”homme a été capable d’infliger aux animaux. Bien à vous ! (PS: je suis prêt à m’engager auprès de vous sur cette thématique)
BRAVO et MERCI ! N’hésitez pas à contacter la FLAC. Mobile : 06 23 94 84 83