Par Jean-Marc Gancille, co-fondateur de REWILD
En 40 ans, nous avons exterminé 60% des populations d’animaux sauvages de la planète. Aujourd’hui, l’Homme et les animaux qu’il a domestiqués (animaux de ferme et animaux de compagnie) représentent 97% des mammifères terrestres. Après la destruction des habitats naturels, le trafic et le commerce d’animaux sauvages sont la deuxième cause de leur disparition. A lui seul, le trafic représente entre 150 et 200 milliards de dollars de chiffre d’affaire… Il finance les mafias du monde entier, les guérillas djihadistes et le grand banditisme. Tous les animaux sauvages sont susceptibles un jour d’être vendus pour peu qu’ils deviennent à un instant, un phénomène de mode, un met, un divertissement ou un remède miracle.
Fondée par plusieurs ONG, la coalition REWILD a été créée pour développer de nouvelles solutions pour lutter contre ces trafics. Ses objectifs sont pluriels et vont de l’accueil et du soin des animaux saisis aux trafiquants jusqu’au retour des animaux dans leur aire de répartition naturelle, en passant par la formation des agents spécialisés dans la lutte contre le trafic ou le rachat de territoires pour favoriser les réintroductions.
Jeune coalition fondée en 2019, REWILD compte déjà un fait d’armes majeur : le rachat d’un zoo français pour le transformer en « rescue center ». Initiative unique au plan mondial, rendue possible grâce au soutien financier de milliers de citoyens, ce projet a pour but de favoriser une transition vers la vie sauvage pour les quelque 561 animaux déjà sur place (éléphants, lions, ours, manchots, etc.), de réhabiliter les animaux sauvages sauvés du trafic et d’ouvrir un centre de soin de la faune sauvage locale.
Véritable « bombe atomique » dans le milieu de la captivité animale, cette audace inédite de REWILD porte une forte charge symbolique. En mettant à jour les alibis illégitimes qui permettent de maintenir illégalement des animaux sauvages en en captivité ou dans des conditions inadaptées à leurs besoins, REWILD entend démontrer par l’exemple l’obsolescence d’un système archaïque et dangereux pour la préservation de plus de 22 000 espèces animales maintenues à ce jour en captivité, dans des zoos et aquariums à travers le monde.