La proposition de loi de notre député Aymeric Caron pour la fin des mesures d’exception autour de l’interdiction de la corrida soulève de nombreuses questions chez les internautes. Et c’est bien normal : jamais nous n’avons autant parlé de cette pratique, jamais avant celui-ci, un texte sur le sujet n’avait été amené à être débattu à l’Assemblée.
Voici quelques réponses aux questions les plus fréquemment posées sur les réseaux par nos abonnés.
 

“Pourquoi se focaliser sur la corrida, alors que cela concerne environ mille animaux tués par an, contre 3 millions par jour pour la viande, par exemple ?

La REV est un parti abolitionniste. À ce titre, il est évident que nous souhaitons également la fin des élevages pour la viande.
Pour autant, l’interdiction de la corrida est l’une des revendications la plus populaires sur la question animale. C’est une question transversale et transpartisane qui, selon un sondage IFOP-FFB, est soutenue par 87% des Français. Même dans les départements taurins, 75% des habitants s’opposent à la corrida avec mise à mort des taureaux (IFOP-Alliance Anti-corrida). Sur le plan moral, la fin des corridas fait partie de ces sujets dont la mise en application est une urgence absolue. L’excuse de la tradition n’en est plus une : face aux connaissances scientifiques sur la douleur ressentie chez les animaux, il est irresponsable, éthiquement, de continuer à soutenir cette pratique.
L’abolition de la corrida a bien plus de chances d’être votée que la fin de la chasse ou encore la fin de la viande.
Par ailleurs, Aymeric Caron, député REV, a été élu sur le programme de l’Union Populaire et de la NUPES. Dans le cadre de sa mandature, il respecte donc ses engagements : la fin de la corrida est une mesure déjà présente dans le programme de Mélenchon aux présidentielles.
Enfin, si depuis la rentrée parlementaire nous traitons principalement de la corrida pour des raisons d’actualité, nos préoccupations sont multiples. Nos combats concernent notamment les questions des transports, des droits sociaux, de la justice, de la démocratie ou encore de l’écologie.
Bien d’autres campagnes de sensibilisation sont donc à venir.
 

“En cas d’abolition, les éleveurs de “taureaux de combat” seraient mis en difficulté financière”

Il est important de savoir que les toros, éleveurs de taureaux pour les corridas, ne dépendent pas de cette seule activité. En réalité, 95% de leur cheptel est destiné à la boucherie. L’expression “taureaux de combat” ne veut rien dire : dans la nature, aucun taureau n’est destiné à être battu dans une arène. Ils pourraient donc tout aussi bien être consommés pour la viande.
Sur le plan purement financier, donc, les professionnels de l’élevage
subiraient des pertes minimes en cas d’abolition.
Par ailleurs, se posait-on la question de l’avenir pécunier des maîtres d’esclaves à l’aube de l’abolition de l’esclavage ?
Les pratiques et les mœurs doivent évoluer, de même que les professions, avec toutefois un accompagnement des travailleurs dans la transition de leurs métiers, de façon à ce que la mesure ne soit punitive pour personne.
Enfin, il faut savoir que les corridas font l’objet de subventions publiques de l’Europe (PAC), des régions et des communes notamment, à hauteur de millions d’euros par an.
Ces aides sont directement financées par les impôts des citoyens.
 

“Qu’adviendra-t-il des taureaux en cas d’abolition ?”

Pour ce qui est des taureaux élevés pour la corrida, vivants lors de la levée des exceptions, ils feraient l’objet de discussions : tout serait fait de notre côté pour qu’ils puissent être pris en charge par des associations de protection animale. Mais l’interdiction de la corrida mettrait avant tout fin aux futures naissances en vue de ce business des “spectacles”. Ce sont donc autant de taureaux qui n’auraient plus à être torturés publiquement.
Malheureusement pour les antispécistes que nous sommes, il est clair qu’avec ou sans corrida, les taureaux élevés dans les “départements taurins” sont destinés à aller à l’abattoir et à être consommés. Mais là se joue un tout autre combat, qui devra également entrer à l’Assemblée, le moment venu.
 

“Pourquoi vouloir interdire des loisirs ?

Une torture en public peut-elle réellement être considérée comme un loisir ? Est-ce seulement vécu comme un loisir pour le taureau dans l’arène ? Au-delà de ces questions, l’ambition des signataires de cette proposition de loi n’est pas d’interdire une pratique, mais bien de lever des mesures d’exception, et de faire appliquer partout sur le territoire l’interdiction de la corrida, déjà inscrite dans la loi.

“La corrida tue aussi des humains”

Oui, elle en tue. Mais en réalité, au XXIe siècle, seuls 4 êtres humains ont été tués par des taureaux dans le cadre des corridas. Cela ne constitue en aucun cas un argument en faveur de la corrida : le combat reste déloyal et humains comme animaux seraient de toute façon épargnés grâce à l’abolition de la corrida.
 

“La corrida est une tradition française”

Faux. La corrida vient d’Espagne et a été importée en 1853 pour faire plaisir à l’épouse de Napoléon III qui était andalouse. Peu importe l’origine de cette “culture”, la tradition n’a jamais excusé quelque barbarie que ce soit.

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