Par David Joly – référent régional Hauts-de-France

Nous y voilà. De nouveau. Pour combien de temps ? Nul ne le sait.

En revanche, ce qui est sûr, c’est que malgré l’expérience d’un premier confinement très mal géré, le chef de l’État et son gouvernement n’en ont tiré aucune leçon, quoi qu’ils en disent.

Des enfants qui continuent d’aller à l’école, une majorité de salariés qui se rendent toujours sur leurs lieux de travail, des commerces autres que de première nécessité qui restent ouverts. Vous avez dit reconfinement ?

Des décisions d’ores et déjà condamnées par moult médecins, infectiologues et chercheurs qui dénoncent l’inefficacité de mesures loin d’être à la hauteur de la situation sanitaire.

Mais voyez-vous, si la santé des citoyens n’a pas de prix, elle vaut quand même moins, aux yeux de nos dirigeants, que celle de la sacro-sainte économie.

Et cette fois-ci, on détient l’argument béton : notre système de santé ne peut être solide que s’il est financé par une activité économique florissante générant des rentrées fiscales. Raisonnement imparable !

A part que l’on oublie de dire que depuis plus de quinze ans et la fameuse entrée en vigueur de la tarification à l’activité, les hôpitaux et centres de soins sont gérés comme des entreprises où le mot d’ordre est « rentabilité », ce qui se traduit par toujours faire plus avec toujours moins de moyens.

Du personnel qui ne cesse donc de voir sa charge de travail augmenter et du matériel disparaître (près de 70 000 lits supprimés depuis 2003), ce afin de remplir les objectifs de managers gérant les patients comme des stocks de marchandises.

Parce qu’il détruit massivement les espaces naturels et exploite  les espèces sauvages qui y résident, le système économique ultralibéral tant chéri par la classe politique de l’ancien monde est à l’origine de nombre de zoonoses, dont celle qui nous tourmente actuellement.

Un système qui est donc générateur de la cause (l’épidémie) et des conséquences (l’incapacité à soigner et à endiguer la propagation du virus)  de la catastrophe sanitaire et sociale qui se déroule.

Et cerise sur le gâteau bien amer de cette inique logique économique : une telle pandémie est synonyme de croissance car, selon les outils de mesure traditionnels, la vente de masques, de gel hydroalcoolique et de cercueils pour les victimes, eh bien, c’est de la croissance…

Ce système économique reposant sur la destruction du vivant afin d’assurer l’enrichissement d’une caste de privilégiés tirant les ficelles politiques à coups de lobbying intense et ne cessant de creuser les inégalités sociales, la REV propose non pas de le réformer, mais bel et bien de le faire disparaître et le remplacer par un système vertueux reposant sur l’entraide, le respect, le partage, la protection des écosystèmes et de leurs habitants, où la richesse ne sera plus mesurée au regard des zéros qui se succèdent sur des comptes en banque mais à l’aune de l’état de santé de la biodiversité, de l’épanouissement de chacun, du sentiment de bien-être général.

« De doux utopistes » diront les spécialistes autoproclamés qui nous mènent droit dans le mur en gardant le pied sur l’accélérateur depuis quarante ans.

Et ils auront entièrement raison. Mais comme le soulignait si bien Théodore Monod : « L’utopie ne signifie pas l’irréalisable, mais l’irréalisé. »

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