Par Benjamin Joyeux, Choeur du REV

« Heureux » hasard du calendrier : alors que se tient actuellement le procès Spanghero au Tribunal correctionnel de Paris, suite à l’affaire dite des « lasagnes de cheval » (entre 2012 et début 2013, plus de 500 tonnes de viande de cheval avaient été substituées à de la viande de bœuf et vendus frauduleusement partout en Europe), un nouveau scandale autour de la viande vient alimenter l’actualité.

2,7 tonnes de viande issues d’un abattage illégal d’animaux malades en Pologne ont été écoulées frauduleusement dans l’Union européenne, dont 795 kg en France, d’après les services sanitaires du ministère de l’agriculture. Ces derniers tentent de rassurer les consommateurs, expliquant que sur ces 795 kg de viande avariée, 500 kg ont d’ores et déjà été détruits et le reste identifié, appelant une énième fois à renforcer les contrôles vétérinaires aux frontières, ou encore pointant honteusement du doigt l’unique responsabilité de la Pologne dans ce scandale.

Visiblement, aucune leçon ne semble avoir été tirée depuis 2013. Viande de cheval, viande « polonaise », œufs au fipronil, affaire Lactalis… A chaque nouveau scandale alimentaire, nous faisons mine de nous indigner, puis les affaires reprennent comme si de rien n’était.

Alors cessons d’abord de nous voiler la face : ce nouveau scandale de viande avariée n’est pas une exception mais le énième syndrome d’un système agro-alimentaire complètement fou dans lequel des acteurs sans scrupules se font de l’argent sur le dos des animaux et de la santé des consommateurs.

Essayons ensuite de tirer des leçons efficaces de ce nouveau scandale : à l’échelle individuelle en boycottant la viande pour adopter progressivement un régime végétarien ou végétalien, et à l’échelle collective en prônant de vraies réformes agricoles à l’échelle de l’Europe.

Ainsi le Rassemblement des Ecologistes pour le Vivant propose en vue des prochaines élections européennes :

1. Une refonte complète de la Politique Agricole Commune pour subventionner en priorité l’agriculture biologique locale et tendre progressivement vers un nouveau modèle entièrement végétalisé et relocalisé, refusant toute forme d’exploitation animale.

2. Immédiatement, des normes sanitaires, sociales, environnementales et de respect des droits des animaux beaucoup plus exigeantes dans l’ensemble de l’Union européenne pour les produits agricoles, et opposables à toutes les importations agricoles en provenance des pays tiers selon un principe de réciprocité basé sur le mieux disant social, environnemental et de protection animale.

La meilleure leçon à tirer de ce nouveau scandale de viande avariée ? Commencer par arrêter d’en manger.

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