Par Grégoire Bornet, adhérent REV région IDF

La défense du Vivant se heurte souvent au silence, au mépris, parfois à la violence. 2017 aura été l’année la plus meurtrière pour les défenseurs de l’environnement, selon un rapport publié le 24 juillet dernier par l’ONG Global Witness.

Plus de 200 personnes ont ainsi été assassinées dans le monde l’année dernière, dont 60% en Amérique Latine. Ce chiffre, en-deça de la réalité sur le terrain, est en progression constante d’année en année.

Pour s’être dressés contre la culture intensive de l’huile de palme et donc contre la déforestation de parcelles, pour avoir refusé de céder des terres minières ou même avoir défendu des animaux sauvages face aux braconniers, tous ces courageux lanceurs d’alerte ont payé de leur vie. Les opposants à l’agro-business sont aussi menacés de mort, interpellés, poursuivis, cyber-attaqués, enlevés ou même victimes de violences sexuelles. Le plus souvent en toute impunité, les gouvernements concernés ne semblant pas déployer de moyens suffisants pour faire cesser ces crimes.

Une violence qui profite à la société capitaliste galopante

Pour l’ONG Global Witness, le lien entre ces meurtres et nos produits de consommation courante est direct : “agriculture de masse, extraction minière, braconnage, abattage forestier… alimentent en composants et ingrédients les rayons de nos supermarchés, qu’il s’agisse d’huile de palme pour les shampooings, de soja pour le boeuf ou de bois pour nos meubles“.

Nous sommes donc indirectement responsables de cette situation, par les choix de consommation que nous faisons tous les jours. Plus que jamais, les grandes entreprises devraient prendre leurs responsabilités et agir de façon responsable et éthique, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. Et tant que nos gouvernements donneront la priorité aux intérêts économiques à court terme,  il sera difficile de sortir de ce cercle vicieux et morbide.

Devoir de protestation

Face à cette “épidémie de violence contre les défenseurs de la Terre”, nous avons le devoir de protester vigoureusement contre ces atteintes aux droits de l’Homme (1).

Si la France et l’Europe en général ne comptent pas encore pour l’instant de victimes de ce genre, les pressions sur ceux qui se préoccupent du respect du vivant sont nombreuses et intolérables. Dans la grande majorité des cas, les combats des lanceurs d’alerte environnementaux sont accueillis par les décideurs et la population avec indifférence voire dédain, et écrasés par les lobbies qui bénéficient d’une étrange impunité.

La réglementation française et européenne actuelle met du temps à se mettre en place et ne protège pas suffisamment les lanceurs d’alerte, surtout en ce qui concerne les défenseurs du Vivant.

C’est pourquoi le REV apporte son soutien à tous ceux qui se battent au quotidien pour défendre les droits des humains et des non humains. L’activisme peut s’avérer efficace : une étude de la National Academy of Sciences de 2015 a démontré que les États où l’activisme écologique est le plus fort sont aussi ceux qui ont vu leurs émissions de CO2 diminuer le plus fortement depuis 1990.

Avoir une implication active pour changer les choses est possible : l’ex-président de l’Australian Conservation Foundation et membre du conseil international de Greenpeace Peter Garrett est devenu ministre de l’environnement entre 2007 et 2010.

Le REV souhaite éveiller les consciences 

Pour qu’une alerte touche son but et atteigne les esprits, il faut que le problème dénoncé soit un scandale et ressenti comme tel par la population. Or la barbarie a l’égard du Vivant non humain est ressenti comme mineur voire comme un non-problème par un grand nombre.

Il est donc nécessaire de sensibiliser la population, d’éduquer les plus jeunes, beaucoup plus qu’actuellement.

Demain peut-être, après-demain sûrement, le respect du Vivant sera une évidence. En attendant, protégeons ce qui peut encore l’être.

 

 

 

 

 

 

(1) Selon l’écrivaine canadienne Margaret Atwood

 

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