Par Jean-Marc GANCILLE, pour la REV

L’appétit humain immodéré pour la viande : l’une des premières causes des zoonoses

Quand bien même l’origine précise de la pandémie de SARS-Cov-2 fait toujours l’objet de conjectures, le fait qu’environ 75 % des nouvelles maladies infectieuses humaines émergentes franchissent la barrière des espèces et sont transmises aux humains par des animaux doit fondamentalement nous interroger sur nos modes de vie.

Dans un rapport publié en juillet (1) sur les moyens de « briser la chaîne de transmission » des zoonoses pour mieux prévenir les prochaines pandémies, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’Institut international de recherche sur l’élevage (ILRI) pointent plusieurs tendances à l’origine de l’émergence croissante de ces maladies. Parmi celles-ci : la demande humaine accrue de protéines animales, l’intensification des pratiques agricoles non durables et l’exploitation des espèces sauvages et de la faune.

Le constat est clair et sans appel : la combinaison de l’exploitation de la faune sauvage, de la destruction des écosystèmes et de l’élevage intensif constitue une situation explosive, hautement favorable au passage des virus des animaux aux humains.
D’après le PNUE « pour prévenir de futures épidémies, nous devons devenir beaucoup plus conscients de la protection de notre environnement naturel ». Derrière cet euphémisme politiquement correct se cache une réalité difficilement dicible face aux inerties culturelles et aux lobbys économiques : notre appétit pour la viande devient l’une des principales menaces pour le futur. Et ce d’autant plus que l’élevage est aujourd’hui le principal facteur d’émissions de gaz à effet de serre, contribuant massivement au dérèglement climatique. Que dirons-nous à nos enfants si la planète devient inhabitable ? Que notre plaisir gustatif passait avant leur avenir ?

Les pouvoirs publics ont une responsabilité éminente pour accompagner des indispensables changements et renverser les idées reçues. En premier lieu, il faut déconstruire l’idée que nous avons un besoin absolument vital de viande et de produits laitiers. La communauté scientifique est aujourd’hui unanime pour dire le contraire. On peut vivre en pleine santé avec un régime exclusivement végétal s’il est bien équilibré, et ce à toute âge de la vie. La REV entend s’atteler à ce chantier avec détermination tant il est vital pour notre avenir collectif.

(1)https://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/ZP.pdf

3 Commentaires sur “L’appétit humain immodéré pour la viande : l’une des premières causes des zoonoses

  1. Max Mauriès says:

    Merci pour ce combat courageux tant il est, pour l’instant, mené par une extrême minorité qui veut défendre l’évidence.
    Le problème est le lobbying des filières agro. D’où, ensuite, avec les moyens financiers, le marketing, qui finit par rendre les consommateurs victimes des horreurs dont ils sont complices.
    Merci.

  2. Степан says:

    Que faire? je suis par nature enclin a la bonne humeur et aux repas en agreable societe. Je ne suis pas gourmand, et les friandises n’ont jamais ete mon fait ; je dedaignerais la table d’Hehogabale, n’etait la longueur du temps qu’on y demeurait assis. Vraiment, je porte une legitime envie a ces longs et joyeux diners des derniers Romains, et cependant je me tiendrais satisfait du menu, dont se contentaient les Curius et les Dentatus. (J’ai oublie de dire plus haut, que parmi tant d’autres insipides qualificatifs, celui de Dentatus me fut aussi applique. ) DoubleDiner est encore un des noms dont me gratifierent mes connaissances, a cause d’un innocent stratageme que j’employai assez longtemps sans etre devine, le voici : Visitant a leur tour tous mes amis, a commencer par ceux qui, les plus fideles aux coutumes antiques, dinaient a une heure, je me faisais annoncer successivement chez les autres suivant l’heure de leurs repas, jusqu’a ce que j’allasse trouver les plus distingues d’entre eux, vers six ou sept heures de l’apres-midi, pour m’asseoir a leur table aristocratique. J’arrivais ainsi a absorber la quantite d’aliments qui m’est necessaire, sans avoir cependant pris plus d’un seul diner chez la meme personne. Depuis que la ruse est connue, je tache de prendre chez moi, avant de sortir, ce que j’appelle un etouffoir. Helas ! les exigences de mon appetit croissent en raison de ce qui lui est offert. Ce qui m’a toujours particulierement choque a tous ces diners, c’est l’usage insense du fromage et des desserts presentes ensuite. J’ai, pour le premier, une antipathie raisonnee ; quant aux fruits, je les ai en grand mepris, ainsi que ces vains legumes que l’on tache inutilement de substituer a la viande, la viande, ce seul aliment legitime de l’homme, depuis le deluge, car c’est a cette epoque que j’en fais remonter l’autorisation ou plutot l’obligation donnee a Noe et a ses descendants. Le foin est pour les chevaux. Il me revient en memoire un joli apologue que Mandeville cite a ce sujet dans sa fable des Abeilles.

  3. Jay Carnevali says:

    Le Great Reset qu’on nous annonce suite au forum économique de Davos, prévoit exactement de diminuer de 90% la consommation de viande et de produits laitiers à l’échelle planétaire … MAIS pour les remplacer par de la viande créée en laboratoire et des OGM !! voir ici:
    https://childrenshealthdefense.org/defender/world-economic-forums-great-reset-plan-for-big-food-benefits-industry-not-people/
    Génial pour éliminer tant de souffrance animale … un peu moins génial pour ce qui relève de notre santé !

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