Par Aymeric Caron, président du REV
Les résultats des élections européennes n’ont pas livré d’heureuse surprise : comme prévu, le Rassemblement National est une nouvelle fois arrivé en tête, talonné par le parti présidentiel. Comme prévu, EELV a réalisé un score honorable, sans toutefois briller. Comme prévu, le mouvement de Benoît Hamon, en pointe sur de nombreux dossiers écologiques, n’aura pas d’élu au parlement européen, pas plus que le Parti Animaliste ou la liste Urgence Ecologie qui avoisinent tous deux les 2% et dont les frais de campagne ne seront pas remboursés.
Le Rassemblement des Ecologistes pour le Vivant, parti antispéciste qui n’existe que depuis un peu plus d’un an, avait tenté il y a six mois de constituer une coalition de différentes formations qui porteraient ensemble pour ces Européennes le projet d’une écologie radicale, forcément antiproductiviste, défendant le vivant sous toutes ses formes. Nous avions pris contact avec des partis écologistes qui ne partageaient pas notre antispécisme et notre radicalité mais qui pouvaient y être sensibles.
Nous étions convaincus que si nous partions chacun de notre côté les voix se dilueraient, et qu’il n’y aurait au final aucun élu au Parlement Européen qui porte une voix puissante pour le vivant, sans compromission en vue de futures échéances électorales ou d’accord de gouvernement. Nous étions persuadés qu’ensemble, nous pourrions franchir d’une part la barre des 3% nécessaires au remboursement des frais de campagne, mais surtout celle des 5% permettant d’avoir au moins 5 élus que nous nous serions répartis entre formations coalisées.
Nous avons vraiment pensé parvenir à notre objectif : nous avions au début de l’année, autour de la table, aussi bien le Parti Animaliste que Génération Ecologie, le Mouvement Ecologiste Indépendant, le Mouvement Hommes Animaux Nature, Utopia, et chacun semblait vouloir cette coalition. Après deux mois de discussions, le Parti Animaliste nous a finalement annoncé refuser de s’allier à des partis parlant d’autre chose que des animaux et du climat. Puis les discussions avec Génération Ecologie se sont tendues, Delphine Batho, sa représentante, semblant refuser le compromis nécessaire à toute coalition et peinant à clarifier ses positions sur des sujets essentiels pour nous comme la chasse et la pêche. A notre grand regret, nous avons alors fait le constat que l’alliance avec ce parti n’était en l’état pas possible.
Le Parti Animaliste a donc annoncé sa propre liste, et Delphine Batho la sienne, avec le MEI, et elle l’a appelée du nom que le REV avait proposé pour la coalition, « Urgence Ecologie ».
Devant ce constat, et alors que la date des élections se rapprochait, le REV a décidé de se retirer de la course aux Européennes. Il nous semblait que si nous partions seuls, ou avec seulement un ou deux partenaires, nous ne ferions que rajouter de la dispersion dans un contexte où nos moyens financiers ne nous permettaient pas une campagne audible et visible, et où les chances de remboursement de nos frais étaient amoindries. Ce dernier point n’est pas anodin : le REV ne bénéficiant pas encore de financement public comme d’autres formations, cela signifiait que nous étions presque sûrs d’endetter le parti pour plusieurs années. Or s’endetter pour n’avoir aucun élu, cela n’avait pas de sens pour nous.
Les résultats de dimanche nous ont hélas confortés dans notre analyse : dispersées, les voix de l’écologie et des droits des animaux autres que celles d’EELV n’ont pas permis d’élire des représentants au Parlement Européen. Mais tout cela fait désormais parti du passé.
Le REV, qui est un parti très jeune, est en train de se restructurer. Un nouveau bureau a été mis en place, une Assemblée Générale aura lieu dans quelques semaines et, après avoir identifié nos erreurs et nos faiblesses pendant cette première année d’existence, nous allons nous organiser pour être présents lors des élections municipales de 2020. Nous voulons que l’écologie radicale et antispéciste, véritable alternative à l’écologie trop timide d’EELV, fasse clairement son entrée dans les débats électoraux, pour montrer le chemin d’une révolution qui puisse enrayer la catastrophe écologique annoncée. Nous voulons mettre en lumière le modèle d’une société redistributrice de richesses, antiproductiviste, soucieuse des droits de toutes les minorités, défendant la solidarité entre les peuples et porteuse d’un nouveau projet démocratique. Nous voulons promouvoir sans timidité une société de la consommation modérée et limitée, libérée de l’exploitation animale, où les humains établissent des règles garantissant la solidarité et l’empathie, et où le marqueur de développement ne soit plus le Produit Intérieur Brut mais le Quotient de Bonheur.
Nous avons un an pour nous préparer, nous développer et présenter le plus de listes possibles, avec des alliés ou de manière autonome. Et cette fois, pas question de renoncer au dernier moment. L’écologie radicale ne peut plus se taire.
C’est interessant de voir que ce sont les interets ideologiques qui sont portees et non les interets personnels. Ca change.
RDV en 2020, J’ai voté Parti Animaliste ne voyant pas votre parti en liste. Pour les législatives, vous aurez ma voix.
RDV est donc pris pour 2020 ! En avant pour la REVolution !